The Art of teaching is tolerance. Humbleness is the Art of learning.

L’Art d’enseigner est la tolérance. L’humilité est l’Art d’apprendre.

Quotes – B.K.S. Iyengar

 

Votre Professeur de Yoga n’est pas la « Source ».

Il est l’outil qui vous permet d’accéder à la Source.

Il est la clef qui vous permet d’ouvrir la porte pour accéder au « Guru ». Ne pas prendre le mot Guru comme un terme sectaire. Le Guru, le vrai, l’ultime, est la personne qui guide l’apprenti vers la lumière.

A titre d’exemple :

Ashtanga Yoga hiéarchie

Origine de l’Ashtanga Vinyasa Yoga

Ensuite de nouvelles branches s’ouvrent. J’aimerai beaucoup faire la généalogie mais ça prendrait énormément de temps.

Etant pratiquante de l’Ashtanga Vinyasa, je ne peux que me prononcer dessus.

Je suis avant tout une élève et mon professeur est Iain Grysak, qui a été autorisé Level 2 par Sharath Ji, représentant la seule autorité dans le monde de l’Ashtanga Yoga Vinyasa.

J’ai bien compris que ce système en dérangeait plus d’un, je ne m’épancherai donc pas dessus, sur qui dit quoi et pourquoi. Personnellement c’est une structure qui me convient, qui me parle et que je respecte.

Mon professeur est la clef qui m’ouvre le chemin et qui me permet d’accéder à l’enseignement de Sharath Jois.

Sharath Jois, représentant alors la source, depuis le décès de son grand-père.

La structure me parait importante

J’aurai pu simplement écrire, la structure EST importante, alors que c’est un avis personnel.

Pourquoi la structure me paraît importante ?

Parce que justement ce qui fait la différence de la pratique de l’Ashtanga Vinyasa Yoga avec d’autres styles,  est qu’il y a des règles à suivre.

L’une d’elle étant de connaître, ou tout du moins de  comprendre, que pour chaque mouvement il y a un « comptage précis » de Vinyasas. Le Vinyasa représentant le nombre de respiration pour rentrer et sortir de la posture.

Par là même on comprend alors que tous les styles de yoga enseignés partout dans le monde sont des « Vinyasas ». Que ce soit le Hatha, Iyengar, Bikram, Flow.

Peu importe le style que vous pratiquez, à partir du moment où vous prenez deux ou trois respirations pour entrer dans une posture, vous faites du Vinyasa.

Dès lors on ne peut pas dire que le « Vinyasa Yoga » est un yoga dynamique et le comparer à du Hatha Yoga en sous entendant que ce dernier est « moins dynamique » et le qualifiant de « yoga plus doux ».

Le Hatha Yoga est du Vinyasa.

Les Vinyasas sont le nombre de mouvements faits de manière conjointe à la respiration.

Une fois dans la posture on la garde pour 5, 7, 9 ou 12 respirations.

C’est exactement comme en danse, où une partie de la chorégraphie comportera 8 temps, chaque temps sera représenté par un mouvement, qui sera fait avec la respiration. 

Le deuxième point important concernant la structure et l’intérêt de suivre la tradition, est qu’il autorise à une certaine humilité face à cette pratique.

Personne ne peut vraiment répondre à la question, qui est ton professeur ? Sharath!

Pourquoi?

Par définition un professeur est une personne que l’on voit souvent, plusieurs fois dans l’année, de manière régulière, voir tous les mois de l’année.

Or pour pratiquer avec Sharath, le maximum que l’on puisse faire, afin de laisser la chance aux autres Ashtangis de s’inscrire, est dorénavant deux mois par an.

De ce fait, même si vous suivez Sharath deux mois par an, déjà vous avez beaucoup de chance car cela veut dire que vous arrivez à passer le cap de l’inscription, mais même si vous lui baisez les pieds à chaque fois que le rencontrez, il y a peu de chance qu’il se rappelle de votre prénom, votre pays d’origine, et de manière indirecte votre pratique.

Alors pourquoi partir pratiquer avec lui ? Tout simplement parce qu’il est la source d’une tradition qui devient peu à peu englober par tous les autres styles de yoga définis comme dynamiques.

Sharath enseigne à plus de 200 élèves à la fois….. nous ne sommes qu’un parmi d’autre. Bien évidement certains sortent du lot, mais cela ne représente pas la majorité, même si vous avez posté une photo de vous sur Instagram avec lui à vos côtés…. 

Par contre, le professeur qui vous aura préparé en amont, lui connaitra exactement vos forces, vos faiblesses, et ce sera sous SON apprentissage que vous aurez appris à pratiquer.

D’où le titre, votre professeur n’est pas la « Source » mais vous propose d’y accéder en vous donnant les moyens d’y arriver.

Ne pas être « la Source » ou se considérer comme telle, autorise une certaine humilité

Il est extrêmement impressionnant de se retrouver au milieu d’Ashtangis, et de pratiquer avec eux dans le même shala.

Les professeurs deviennent aussi assistants.

Ils sont peut être « rois » dans leur shala, mais dès lors qu’ils pratiquent sous la houlette de Sharath, il redeviennent des élèves.

Personnellement je trouve cela tout à fait inspirant et motivant.

En tant que professeur, nous sommes avant tout des apprentis.

Reconnaitre qu’au-dessus de nous, il existe une autorité supérieure, permet avant tout de garder les pieds sur terre, en calmant le développement à outrance de l’ego, et donne à notre enseignement une part d’humilité non négligeable.

Cela permet de garder notre façon d’enseigner dans sa forme la plus pure.

Le regard que nous porterons alors vers les personnes, qui à leur tour viendront à nous pour y suivre notre enseignement, sera alors différent. Notre mission dans ce cas, étant de partager nos connaissances acquises par le biais de notre professeur.

Nous devenons à notre tour un véhicule, qu’ils emprunteront pour un temps donné, avant de peut être décider de suivre l’enseignement de notre professeur. C’est une chaîne qui se met en place.

Dernièrement j’ai pratiqué deux cours Mysore dans un centre parisien.

Le premier c’est super bien passé, j’ai reçu de très bons ajustements. La deuxième pratique a été en revanche différente. J’ai senti assez vite que le contact ne passait pas. J’ai été ajustée dans Virabhadrasana I…. de manière générale j’accepte tout dès lors que je me présente en tant qu’élève, or là même si j’ai suivi ses consignes, cela ne faisait aucun sens à mes yeux. Soit.

Le deuxième ajustement fut pour Bhekasana, je l’ai demandé, j’en avais besoin, cette posture depuis mon accident au bras gauche étant devenue plus difficile.

Arrive le moment des drop back. J’attends la professeur comme on le fait dans n’importe quel shala du monde entier.

Et là le drame. Tout d’abord ses appuis étaient à mon goût extrêmement envahissants (pubis contre pubis), de plus c’est elle qui a fait le drop back pour moi, au lieu de me laisser faire. J’aurai voulu qu’elle m’ajuste par le bas comme le fait mon professeur, et comme le fait Boonchu Tanti de Ashtanga Yoga Bangkok.

Elle ne l’a pas fait. Soit.

J’ai du passer 30 secondes sur des drop back. Quand je vois qu’elle quitte mon tapis, je la regarde et lui demande « c’est tout? ». Là elle s’adresse à moi en me disant « Qui est ton professeur ? (elle ne m’a pas laissé le temps de répondre) et me balance tout de go, c’est comme ça que l’on fait partout, avec n’importe quel professeur autorisé« ……. et elle est partie. J’ai ri.

Dans cette simple phrase, à la saveur arrogante, j’ai senti tout d’abord qu’elle m’avait prise en grippe, et qu’elle sous entendait qu’elle « en savait plus que moi », en se protégeant derrière la phrase « avec n’importe quel prof autorisé« ….

Je n’ai pas senti le partage, encore moins d’humilité. Il y avait là un rapport de force entre l’étudiante que j’étais et le professeur qu’elle était censée être. Elle est sans doute très bonne dans sa pratique car elle assiste tout de même du Mysore, mais la mentalité ne suit vraisemblablement pas.

Effectivement je pourrai me la jouer en listant les professeurs avec qui j’ai pratiqué (je pense que je le fais un peu dans ma bio), en revanche quand je vais pratiquer dans un shala d’Ashtanga, j’y vais en tant qu’étudiante pratiquante. Je suis ouverte à toutes critiques, dès lors qu’elles viennent de professeurs aguerris qui sans même le forcer imposeront leur respect de part leur humilité.

C’est ici je pense que se trouve la différence entre un professeur d’Ashtanga certifié par le fruit d’une formation de 200 heures, et un autre qui aura pris la décision de suivre la parampara.

L’approche envers l’élève et la pratique sera complètement différente.

Namaste,