Une parabole est une des variétés de l’allégorie. La parabole est une figure de rhétorique consistant en une courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine.

En tant qu’être humain nous avons le pouvoir de discernement souvent activé par celui du questionnement.

A trop poser de questions, on devient dépendant d’autrui.

A ne jamais poser de questions, on reste dans l’ignorance.

Se poser soi même des questions et essayer de comprendre quelque chose, par notre propre expérience est, selon moi, la meilleure chose à faire.

Hatha Yoga Versus Raja Yoga

Récemment j’ai appris que le Hatha Yoga avait été différencié du Raja Yoga par Swami Vivekananda. 

L’image que transportait le Hatha Yoga était celle de yogis non civilisés, prenant des drogues, maigres, au corps torturé. Swami Vivekananda ne souhaitait pas être assimilé ou reconnu de cette manière.

C’est la raison pour laquelle il n’a jamais rien écrit sur le Hatha Yoga, essentiellement sur le Raja Yoga. De ce fait on se retrouve vers un yoga dit “méditatif” et un autre plus actif.

Cette différenciation a pris place au début du 20ème siècle et a eu un impact considérable sur la transmission du yoga.

En effet on fait la différence entre la théorie du Hatha Yoga par le Hatha Yoga Pradeepika, dans lequel on reconnait les mêmes restrictions codifiées que l’on peut retrouver dans celle de l’Ashtanga Yoga.

Je ne vais pas m’étaler sur le sujet car ce n’est pas le point de mon article. Ce que je souhaiterai souligner, est difficile à transmettre.

Des traditions du Yoga….

On croit en l’enseignement que nous recevons, et souvent on en fait une tradition, on nous le montre comme quelque chose d’extrêmement définit pour des raisons que l’on comprend ou pas, et jamais on ira les remettre en doute. On transmet donc ce que nous apprenons.

Or ce que je me rends compte avec le temps, est qu’en fait chaque enseignement dépend invariablement de l’expérience de quelqu’un. Et donc les connaissances ne sont pas coulées dans le bronze comme on aurait tendance à vouloir le croire.

Effectivement c’est beaucoup plus rassurant d’avoir une ligne de conduite à suivre et de connaitre les raisons du pourquoi du comment.

Mais plus on avance sur le chemin et plus on se rend compte qu’en fait, tout est sujet à interprétation personnelle.

La parampara de l’Ashtanga Vinyasa Yoga

A titre d’exemple “Chaturanga Dandasana” que l’on retrouve dans la salutation de l’Ashtanga Vinyasa Yoga a été connu sous le nom de “Chatwari” qui veut dire le chiffre 4 en sanskrit, car c’est au compte du 4ème vinyasa que l’on retrouve cette posture.

Comme Pattabhi Jois à l’époque ne parlait pas bien l’anglais et que les européens et américains qui venaient suivre ses cours ne comprenaient pas le Sanskrit, il en avait été déduit que “Chaturanga Dandasana” se nommait Chatwari.

Ce n’est qu’à partir du moment où les étrangers qui venaient pratiquer on échangé avec Pattabhi Jois et appris le sanskrit qu’ils ont réalisé que ce n’était pas le nom de la posture.

Dans un tout autre registre on dit “il faut pratiquer six fois par semaine, le 7ème jour étant le jour de congé”. C’est devenu une tradition.

Or, la vraie raison est que la femme de Pattabhi Jois (Savitramma) en a eu assez de ne pas avoir son mari pour elle car il passait tout son temps au shala de Lakshmipuram (avant d’être installé à Gokulam, Mysore), et lui a demandé une journée de congé.

Il a donc été décidé que le samedi serait la journée de congé.

De là découle une pratique de six jours en continu, le 7ème jour off. Mais en fait il n’y aurait pas de règle. Tout comme vous pouvez décider de prendre le lundi en jour de congé, il ne se passera rien, la police de l’Ashtanga ne viendra pas cogner à votre porte.

Les jours de pleine lune et de nouvelle lune

Je suis désolée mais je vais peut être casser un autre “mythe”.

Il n’y aurait en fait absolument aucune raison de ne pas pratiquer les jours de pleine lune ou de nouvelle lune.

Pour étayer le fait que l’on ne doit pas pratiquer on entend, on dit (je l’ai dit moi même) que les jours de pleine lune l’énergie était plus haute (rapport de la quantité d’eau dans le corps) et qu’il y aurait risque de blessure, tandis que les jours de nouvelle lune, une introspection serait requise.

Et bien figurez-vous que l’on peut dire absolument n’importe quoi.

Si je me base sur mes pratiques, je ne me suis jamais blessée un jour de pleine et je ne me suis jamais transcendée un jour de nouvelle lune.

Une raison derrière ces “on dit”, serait encore une fois dû à Pattabhi Jois qui était un féru d’astrologie et d’astronomie, mais techniquement rien absolument rien ne prouve la raison de ne pas pratiquer pendant ces moments.

Pas de Yoga pendant les menstruations

Il semblerait que les inversions arrêteraient le flux sanguin et que les torsions créeraient des caillots de sang pouvant nuire à la fertilité de la femme.

D’un point de vue général, si la femme se sent bien pendant ses pertes de sang je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas pratiquer. Est-ce que l’on interdit la danse à l’Opéra de Paris ?

Personnellement je vis une mini fin de monde chaque mois qui dure deux jours, durant lesquels les contractions sont telles que quoique je fasse je n’ai aucun désir de faire quoique ce soit, donc je ne fais rien.

Pour autant il m’est arrivé de pratiquer pendant mes règles, et une fois au Brésil mes menstruations se sont arrêtées dès le lendemain, alors que j’avais assisté la veille à un atelier d’inversions.

Donc oui je l’avoue, j’ai aussi communiqué cet enseignement à mes élèves.

Mais en fait cela venait de mon ressenti, de mon expérience. Récemment il m’est arrivé de pratiquer pendant le flux et rien ne s’est arrêté. Tout dépend peut être de la situation géographique où l’on se trouve, de la nourriture, du temps, de ce que le corps a subi pendant un voyage en avion ou je ne sais quoi.

Le fait est on ne peut pas vraiment dire que la pratique du yoga soit néfaste pendant les menstruations. Cela doit rester à la discrétion de la pratiquante.

Salutation au soleil – Pourquoi on commence toujours par le côté droit ?

C’est une question extrêmement pertinente.

De ce fait des réponses tout aussi pertinentes sont apparues.

La première serait en relation avec les canaux d’énergie représentés par Ida (narine gauche) et Pingala (narine droite).

Ida représenterait le côté féminin, la lune, le froid.

 Pingala représenterait, le côté masculin, la chaleur, le soleil.

Comme on fait des Salutation au Soleil, on commencera par le côté droit car l’astre solaire dans notre corps est représenté par le côté droit.

Une autre raison prend place par rapport au système digestif. Il serait question de colon, petit colon, respiration et autre pour lesquels commencer un enchaînement à droite prendrait toute sa force.

D’autres, plus pragmatique, vous répondront qu’il faut bien commencer par un côté.

C’est le bras qui s’enroule qui attrape (The wrapper is the grabber)

Photo en illustration.

Si vous pratiquez l’Ashtanga Vinaysa Yoga, cette phrase vous allez l’entendre souvent.

Dans la série des Marichyasana, on enroule le bras sous le genou et c’est ce bras qui devra venir attraper l’autre main. Je ne compte plus les fois où j’ai été corrigée…..

Et je suis tombée sur une photo de Krishnamacharya qui prouve le contraire.

En fait, ici non plus, il n’y pas de “il faut”.

La raison pour laquelle on enroule un bras par exemple, pourrait s’apparenter à une activation des Bandhas mais au niveau articulaire (il existe 9 Bandhas, pour chaque articulation).

Par exemple en Marichyasana on va activer le Bandha de l’épaule Hamsa, du coude Kurpara et du poignet Mani.

Voir mon article : https://xandrayoga.com/lumiere-sur-les-bandhas/

Pourquoi me direz-vous ?

Ces enroulements seraient utiles (je le mets au conditionnel car je ne suis plus très certaine maintenant), pour à plus ou moins long terme un retrait des sens (Pratyhara) et une économie d’énergie (Brahmacharya).

En effet les enroulements, flexions avant autoriseraient une introspection durant la pratique des postures de yoga, ceci à condition de les garder longtemps.

La deuxième chose est par l’enroulement du bras on attrape le poignet avec la main opposée pour prendre le pouls. 

Car encore une fois, à plus ou moins long terme, on devrait pratiquer les rétentions d’air (kumbakhas) pendant les postures de yoga. Ce serait la pratique avancée par excellence.

Je me vois maintenant dans l’obligation de mettre tout au conditionnel tant je ne suis plus vraiment certaine que c’est la vérité absolue.

Plus j’avance dans mon apprentissage et plus je me rends compte que très souvent on prend pour acquis le bagage du professeur qui nous enseigne.

Ce n’est pas un mal, il faut bien apprendre quelque part, mais par contre il ne faut pas bloquer ses limites et ses connaissances.

De ce que je comprends c’est qu’il faut pouvoir garder un esprit critique analytique.

Garder le pouvoir de discernement et de discrimination est essentiel. 

Et comme le Yoga est quelque chose qui se vit, même si on trouve de jolies phrases dans un livre tant que l’on n’a pas vécu un tant soi peu de cette expérience on ne peut pas, et on ne pourra pas la comprendre, la digérer et la transmettre.

Namaste,