Crédit Photo : BKS Iyengar – Svastha Ayurveda

Aussi appelée « Salamba Sarvangasana ». Traduction sanskrite:

Salamba – avec support, Sarvanga – tous les membres

Sarvangasana, ou la chandelle en français, fait partie des postures que l’on pratique à la fin d’une pratique d’asanas.

On appelle cette séquence « la closing serie » soit « la série de fermeture ».

Les postures de fin, sont faites pour calmer le corps.

D’un point de vue énergétique on travaille essentiellement sur :

  • Vishuda Chakra (la gorge)
  • Ajna Chakra (le 3ème oeil)
  • Sahasrara Chakra (le sommet du crâne)

Le dernier chakra sera « activé » lors de Shirshana, équilibre sur la tête.

Je mets « activé » car techniquement on les pratique, mais on ne les active pas vraiment, ça prend beaucoup plus de travail qu’une simple pratique de postures de yoga pour pouvoir activer et ressentir l’ouverture éventuelle des chakras.

D’un point de vue Bandha, Sarvangasana se concentre sur Jalandara Bandha (la gorge).

D’où l’importance de bien structurer sa séquence, les fins de pratique devraient toujours inclure des inversions et des postures calmantes, pour préparer aux exercices de respiration (Pranayama) qui amèneront ensuite une pratique méditative, qui ultimement pourrait nous conduire à Samadhi.

Je mets ultimement (oui ce mot existe, j’ai vérifié), car encore une fois cela prend beaucoup plus de travail et de préparation pour atteindre Samadhi au sens propre.

Au sens figuré on peut l’atteindre aussi en se délectant d’une glace au chocolat (si vous aimez le chocolat), ou toute autre saveur qui éveille vos sens et vous transporte dans un lieu que seul vous connaissez.

Sarvangasana – Où se trouve le poids?

Sarvangasana est une posture assez mal enseignée ou mal pratiquée. Parfois il est difficile de savoir si le problème vient de l’élève ou du professeur.

Si votre élève, ou si vous mêmes en la pratiquant, ressentez le poids sur la nuque ou sur la tête, c’est que la posture n’est pas bonne. Il ne faut donc pas rester, et redescendre.

Le poids devrait se retrouver dans les mains, biceps, omoplates. Il est même préférable de demander aux élèves d’amener les jambes plus en avant.

Si vous voyez votre élève dans cette position :

  1. Vous devrez corriger les coudes pour qu’il se trouve alignés au même niveau que les épaules,
  2. Ramener les jambes de l’élève vers l’avant, la ligne doit être droite,
  3. Placer les mains dans le milieu du dos, et demander à votre élève d’allonger vers le haut (et non pas vers l’arrière);
  4. Vous pouvez aussi placer une sangle entre les bras, au-dessus des coudes pour tenir les coudes,
  5. Ne surtout pas laisser l’élève dans cette posture car dans ce cas de figure le poids est définitivement sur la nuque….

Ne pas tirer les jambes  de votre élève vers le haut. Pourquoi? Vous risquez de lui décoller la tête du sol, ce qui peut avoir un effet de surprise.

En revanche si vous êtes fan de ce genre d’ajustement, sachez exactement où vous devez vous placer. Prendre les jambes fermement aux chevilles et allonger les vers le plafond en supportant vous mêmes le poids du corps. Demander à votre élève de ramener les coudes sous le dos, d’ouvrir les épaules en plaquant les omoplates contre le sol.

Le haut du dos doit rester actif dans cette posture car il est la base de la structure.

En tant que professeur, le plus difficile est de savoir « lire » la posture qui est devant vous. Au moindre coup d’oeil le professeur devrait être capable de voir si l’élève est en difficulté ou non.

Il arrive que l’on enseigne Sarvangasana en plaçant une couverture « sous les cervicales » ou en pliant le tapis pour faire « un coussin » afin de protéger les cervicales.

Si clairement on envisage de protéger les cervicales par l’ajout d’un tapis, c’est que le poids ne sera pas distribué correctement dans les bras.

Il n’y a pas besoin de couverture, ou autre, pour faire Sarvangasana dès lors que les bras portent le milieu du dos et gardent une action en allongeant vers le haut.

En revanche si l’on met les mains sur les fesses là oui il y aura un problème.

Viparita Karani versus Sarvangasana

Souvent on donne aux élèves une variation pour Sarvangasana, qui pourtant n’en n’est pas une, c’est Viparita Karani.

Viparita Karani

Viparita Karani – BKS Iyengar

Viparita – Inversé, Karani – faire

Cette posture n’est pas une variation de Sarvangasana.

Viparita Karani est la première étape dans la pratique des Kriyas du Kundalini Yoga.

Si vous devez donner une variation à vos élèves de Sarvangasana, le mieux serait de les installer avec les jambes tendues contre un mur.

Pour conclure

La pratique de yoga ne blesse pas, il n’y a pas d’asanas dangereux pour les pratiquants, il n’existe pas de yoga qui fait mal.

En revanche il existe le « yoga mal fait, mal enseigné, mal pratiqué ».

Le problème se situe souvent entre le pratiquant et le tapis de yoga.

De plus, si le professeur n’a pas de pratique régulière il sera plus difficile pour lui/elle de retransmettre l’information.

Si le professeur « pratique » en même temps qu’il enseigne, il lui sera plus difficile de regarder les élèves et d’apporter les ajustements nécessaires.

Namaste !