Bali a été mis en avant par le film Eat, Love, Pray avec Julia Roberts. L’effet de ce film a été un tsunami pour cette petite île.
Si avant elle jouissait d’une activité touristique, celle-ci était somme toute modérée. A la sortie de ce film, l’attrait touristique a doublé voir triplé l’afflux de touristes du monde entier.
Un peu comme Emilie in Paris, a influencé les touristes influenceurs que l’on peut facilement identifier dans la capitale, par le port de béret rouge vissé sur la tête, et jolie petite robe.
C’est une image positive que l’on projette sur un lieu, porté par un film ou par une série, une idéalisation d’un certain art de vivre, où tout est sans problème et pour lesquels les protagonistes finissent toujours par trouver l’âme soeur.
Bali a une population locale de 4,2 millions d’habitants.
En 2023, le nombre de touristes internationaux ayant foulé le sol de cette petite île a été de 5,273,258 millions.
La superficie de l’île est de 5392 km2 (juste Bali, la superficie de la Province étant de 5700 km2). A titre de comparaison, la France a une superficie de 551, 695 km2, pour une population de 67,97 millions.
Donc est-ce que Bali est en surpopulation à cause des mouvements touristiques ? La réponse est oui. Et vous allez vous en rendre assez vite compte de par la circulation sur l’ensemble de l’île qui est erratique. Les routes sont petites, les voitures sont énormes, le traffic des deux roues exponentiel et donc il y a beaucoup de monde sur la route ou sur le trottoir.
Il est tout de même possible de trouver des endroits calmes, dans le centre de l’île, moins touristiques ou bien du côté d’Amed, mais le centre soit « Ubud » croule littéralement sous le poids de l’être humain.
Pour autant est-ce que cela vaut la peine d’être visité ? La réponse est oui. Le voyage est long de la France ou de l’Europe entre 15 heures ou 17 heures de vol, un peu moins long que l’Australie mais tout de même il se mérite.
Il y a le Bali avant/après le film Eat, Love, Pray.
Et le Bali avant/après le Covid.
Les réseaux sociaux ont fait du « mal » à l’île, ou du bien va savoir. De manière générale les réseaux sociaux ont tendance un peu à pourrir la sphère touristique dans le monde entier. Il suffit de voir une vidéo de Justin Bieber filmée en Island, pour que les gens rappliquent. On est donc bien dans le concept des « followers » qui se traduit « suiveurs » en français. Tandis qu’en France on a traduit ça par « abonnés ». Mais fondamentalement nous sommes dans une ère de suiveurs, influencés par la beauté des réseaux sociaux. Le cerveau a arrêté de fonctionner, on pointe du doigt un lieu, et les suiveurs bouche bée se ruent, la bave au coin des lèvres….
Cette nouvelle génération n’en finira pas de nous étonner.
Sphère du bien être
Je pense que ce n’est un secret pour personne, Bali est le lieu où l’on peut assister à toutes sortes de cours, du yoga aux transes chamaniques, au féminin sacré, aux diètes detox « green juice », reconnexion à soi, pratiques posturales de yoga de tous les styles. Vous trouverez certainement votre bonheur, il y a des choses bonnes et d’autres moins bonnes, question d’équilibre.
Yoga Barn est l’un des lieux les plus connus pour les pratiques holistiques. Le lieu est immense, plusieurs shalas tous aussi splendides les uns que les autres, et une majorité de professeurs étrangers. Tout ce que vous voyez sur Instagram, tous les stéréotypes se trouvent ici. Il y flotte un air de gratitude, c’est la première chose que l’on cultive en venant ici, à toutes les sauces, de jeux de rôle, c’est-à-dire que certains professeurs se prennent vraiment pour des dieux ou déesses incarné(e) sur l’Ile des Dieux. Tous ces étranger « vivent » sur place, mais très peu on de KITAS (le Saint Graäl pour s’installer ici).
Et peu importe, vous prenez ce dont vous avez besoin, vous laissez de côté ce que vous n’aimez pas et si vous adorez le lieu vous y retournez.
Il y a aussi d’autres lieux, comme Intuitive Flow situé dans le village de Penestanam. Le studio est splendide, il surplombe la jungle, il est parfaitement aéré et la plupart des professeurs sont locaux. Les Kirtans sont d’une puissance incroyable.
Vous pouvez aussi vous rendre à Radiantly Alive, qui s’est énormément agrandit depuis ces 4 dernières années. Des professeurs locaux y donnent aussi des cours, et vous avez un panel de cours divers et variés.
Alchemy Yoga est un autre centre de yoga, proche du Campuhan Walk, petit trail très sympatique à faire au passage.
Il existe d’autres centres, il vous suffit simplement de chercher aux alentours. Si vous êtes débutant en yoga ou autres activités holistiques, que vous souhaitez découvrir des nouvelles pratiques, Ubud est, selon moi, le lieu le plus approprié.
Même si les prix de l’île ont triplé suite à la période des confinements, ils restent beaucoup plus abordables qu’en Europe ou sur le continent américain. Alors autant en profiter pour suivre un maximum de cours.
Les constructions
Les rizières disparaissent peu à peu, la jungle recule, car les constructions poussent comme des champignons partout, et en même temps où j’écris ces lignes, je reconnais que le premier hébergement réservé donnait sur les rizières. J’ai apprécié. Donc oui on peut se plaindre des constructions qui prennent place partout, mais en tant que touristes, on en profite aussi.
Les studios de yoga sont situés pour la plupart du temps dans des lieux absolument enchantés, c’est beau et c’est effectivement une vraie reconnexion à la nature. Le paradoxe est que nous, l’être humain, la repoussons, pour pouvoir y planter une maison, une guest house, un shala. Je le compare au métro, le wagon est plein de gens, vous vous frayez un chemin parmi la foule, vous trouvez votre petit coin, ce n’est pas agréable mais vous êtes bien content d’avoir pu entrer dans le wagon.
C’est la même chose ici. Sauf que le cadre est plus agréable.
Qui vit de ce Tourisme de masse ?
A l’heure où certains pays d’Europe voient circuler des messages sur les murs des grandes villes touristiques, clamant « Tourists go home », et ce pour différentes raisons, que je comprends, et d’autres un peu moins, le tourisme de masse est une « plaie ».
En revanche lorsque vous parlez aux Balinais vous vous rendez compte, et pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour le comprendre, que ce tourisme, dont tout le monde se plaint, reste la première source de revenus pour la plupart.
Beaucoup d’indonésiens de Bornéo ou de Java viennent à Bali pour y travailler. D’autres quittent leur campagne pour tenter leur chance.
Bien sûre vous avez des étrangers qui viennent s’installer pour y commencer un commerce, pour autant tout le monde reste gagnant dans cette histoire.
Ensuite savoir comment sont rémunérés les gens qui travaillent dans les SPA, les taxis, les restaurateurs locaux, cela est fait en fonction des lois locales, donc effectivement il n’y a pas de SMIC, un salaire de 100 USD par mois pour une masseuse qui travaillera 10 heures par jour est monnaie courante. Pour autant est-ce la faute du tourisme dit de masse ? Ou bien du patron balinais qui utilise ses employés comme des esclaves ?
L’être humain est toujours attiré par l’appât du gain, et peu importe où il se trouve.
L’île a beaucoup souffert pendant les divers confinements, même si c’est blindé de monde, les Balinais ne se plaignent pas, ils sont même contents de pouvoir étendre leur petite entreprise.
En tant que touristes, on fuit la foule pour essayer de trouver des lieux calmes, et nous sommes les premiers à râler quand nous estimons qu’il y a « trop » de monde. Mais plongeons un peu notre regard dans le Sud de la France, qui se plaint d’avoir trop de monde, et en même temps certains hoteliers ou restaurants se plaignent de ne pas en avoir assez, ce qui baisse le chiffre d’affaires.
Je pense qu’à l’heure actuelle où que nous allions, il y aura du monde. Nous sommes 7,951 milliards d’habitants sur cette Terre. Un miracle qu’Elle nous supporte encore.
Pour ma part, je pense que ce sera ma dernière visite à Bali. Mais je garde imprimer en moi tous ces lieux magnifiques et la gentillesse des locaux.