Ayahuasca et Bufo

Il est important pour moi de relater mon expérience en parlant non seulement des cérémonies en elles-même mais aussi de l’ambiance et de la connexion de groupe. Souvent dans les témoignages que vous pourrez lire, la première chose qui reviendra c’est l’amour que les gens ont ressenti, les ancêtres qu’ils ont vu, les bienfaits des plantes, ce qui peut sous entendre que participer à ce genre de retraite serait non seulement toucher le divin du bout des doigts, mais en plus rencontrer des gens qui ne sont que paix et amour. Or la réalité, alors vous allez dire ou mais c’est « ta » réalité, peut être, sans doute, est tout autre. Tout d’abord cela ne résoudra pas forcément tous vos problèmes, et les personnes que vous rencontrerez ne seront pas forcément toute dite bienveillante et stable dans leurs pensées et actions. Arrêtons de glamouriser le chamanisme qui a certes des vertus mais qui aussi comporte son lot de petites imperfections. Arrêtons d’imaginer que ces médecines ancestrales sont maitrisées par tous et surtout comprises, assimilées par des occidentaux qui n’ont pas été élevés avec les mêmes valeurs que les tribus ancestrales qui se voient voler ici une part de leur héritage. Même si j’ai moi même sauté le pas, car j’ai eu besoin de m’ouvrir, je reste très terre à terre et consciente que nous sommes très loin de vraiment comprendre les origines pures et dures du chamanisme, et même si l’on porte de jolies robes et que l’on se peint le visage avec des symboles païens autour d’une cérémonie de cacao que nous avons fait venir du fin fond de l’antique méso-Amérique et qui du coup contribue à la taxe carbone, ce n’est pas notre culture, nous n’avons pas été élevé avec ces traditions, notre mode de pensée et de fonctionnement est différent, nous contribuons donc à un pervertissement d’une culture et d’une tradition que nous ne maitrisons pas, et nous contribuons aussi à la création d’un marché parallèle car la demande devient de plus en plus grande concernant la culture et récolte de l’Ayahuasca….

En route pour la deuxième cérémonie

Il est 21 heures et on se retrouve tous dans la salle pour la deuxième cérémonie, nous sommes le deuxième jour.

Je me sens prête. Mon expérience que je qualifierai de mystique avec le Bufo, m’a je pense, bien préparée. Ce soir je me sens ouverte et prête à accueillir, recevoir, voir me battre. Je n’ai qu’une envie, connaitre la suite, creuser mon être.

Puis, je remarque que nous sommes « plus nombreux ». Trois nouvelles personnes se sont jointes à nous. Une des nouvelles participantes arrive tout sourire devant moi, et me demande : « c’est toi qui vient de Paris ? »… je me sens littéralement envahie par sa présence, je vous le dis franchement elle me gêne. Je dis oui. Et là tout de go elle me demande, en fait elle me demande pas vraiment elle s’invite, sa question n’attend qu’une réponse positive de ma part, car son sourire est énorme et son visage est méga proche (trop) du mien : « est-ce que tu pourrais me raccompagner dimanche ? » – j’ai un mouvement de recul, alors elle reformule « est-ce que tu pourrais me déposer à Bourg en Bresse ou Dijon ou même Macon? »…. à mon avis quand elle a vu ma tête elle n’a pas osé dire « Paris » car elle venait du 12ème, et je tiens à préciser qu’elle ne s’est pas présentée, que je ne la connais pas et que c’est ma première interaction avec elle.

Deuxième précision, j’aime voyager seule, j’aime conduire seule, j’adore les autoroutes, j’adore la route, je n’ai aucun problème avec du covoiturage avec quelqu’un, à condition que je connaisse cette personne en amont. Ici aucun critère ne remplit ma condition. Du coup je réponds « genre Bourg en Bresse, il faut que je quitte l’autoroute pour te déposer dans la ville ? » – je m’explique : j’ai plus de 700 kilomètres à faire, si je dois m’arrêter pour la déposer dans une ville que je connais pas, je dois quitter le réseau routier pour me taper les embouteillages un dimanche, avant de reprendre la route, bref en gros ça me fait chier.

Du coup elle rajoute « contre rémunération » – en moi même je me dis qu’elle ne fait pas une affaire car l’aller pour venir m’a coûté entre l’essence et les péages 150€, donc si je lui demande une participation ce serait aux alentours de 75€, même si elle ne fait pas la route en entier jusqu’à Paris… En l’occurence la situation ne se présentera pas car je n’ai pas envie de lui « rendre service ». Alors je la regarde et je lui dis non. Pourquoi ? C’est simple: ça ne m’arrange pas. J’ose la franchise, et mettre en avant MON confort avant le sien.

Le sourire blanc a disparu, les yeux sont devenus noirs elle m’envoie bouler avec puissance en disant « Tu te fous bien des autres, tu n’as pas envie de rendre service ». Personnellement j’accepte la critique et j’opine même de la tête avec une moue approbatrice, elle a raison. Pourquoi son problème deviendrait le mien ? Si elle a réussi à venir ici, elle peut très bien en repartir de la même manière. Partir en weekend en comptant sur les autres pour nous prendre en charge au retour n’est pas une solution viable. D’autant plus que le dernier jour elle deviendra le problème des autres. Non contente de s’imposer dans les petits papiers, elle imposera à une âme plus charitable que moi, un détour de plus de 50 kilomètres pour aller rejoindre une gare qui l’arrangera ELLE.

Petite note : durant le dernier repas, ma voisine sympa, sa mère, J. et Jésus m’ont demandé de les déposer à la gare la plus proche, qui était en plus sur mon chemin. Avec un énorme sourire j’ai accepté, d’une part je les aimais bien, et d’autre part j’étais en accord avec moi même. Quand crocs blancs a entendu la conversation, elle a balancé son assiette dans l’évier, claquer les placards de la cuisine et est partie boudée. Ce qui m’a confortée dans mon choix.

Cérémonie

Alors me voici, je suis prête à passer ma deuxième cérémonie mais la dynamique a changé. Avec ces trois nouvelles personnes, notre cercle est différent. Et pour rajouter, crocs blancs vient placer son matelas entre S. et moi…. Quand elle voit que je suis à cette place, elle jette littéralement le matelas me regarde, ricane et dit « aaaaah je le savais, j’en étais sûre », traduction :  j’étais certaine que je serai à côté de toi. S. et moi on se regarde, il roule des yeux et je constate que je ne suis pas la seule à la trouver particulière, voir chiante. Je suis complètement rassurée, ce n’est pas mon esprit qui me joue des tours.

Je la laisse jouer sa scène dramatique faite de sourires carnassiers, de différents aller retour avec les deux nouvelles, qui me jettent tour à tour des regards, pendant que visiblement elle leur raconte la mésaventure que je lui ai imposée par mon refus, et son urgence de se trouver un autre taxi consentant pour demain…. Mentalement je me mets dans ma bulle, je l’occulte.

Visiblement je l’intrigue. Elle me demande si c’est ma première retraite, je lui dis oui. Elle me raconte qu’elle fait ça depuis 14 ans et qu’elle a commencé en Amérique du Sud. Je lui demande pourquoi autant ? Elle me répond « les gens prennent bien des dolipranes, moi je fais l’ayahuasca ». Elle n’a pas complètement tort. En revanche, je me dis que si elle est devenue le résultat de 14 ans de cérémonies sous psychotropes, la base devait être vraiment bancale…. je suis dans le jugement certes, mais je reste humaine, amour et paix à tout le monde.

Après tous les petits rituels de début de cérémonie, chacun notre tour on prend un verre d’ayahuasca.

Je m’installe sur mon matelas et comme tout le monde j’attends.

Au bout d’un moment une des nouvelles participantes baille bruyamment à s’en décrocher la mâchoire, tout le monde suit, et là s’ensuit un concerto de bâillements, j’ai hyper mal à la mâchoire et aux joues. Les couleurs arrivent, je nage dans le violet et le rose, je vois des animaux bizarres, ils apparaissent avec des petites points, comme dans un kaléidoscope, c’est très difficile à décrire. Les images que je vois sont tantôt grimaçantes, tantôt rassurantes. A un moment donné un trou noir énorme se profile sous mes paupières. La peur arrive, elle m’envahit complètement. J’ai le réflexe de me mettre en boule sur le côté, cachée dans ma couverture et d’attendre que la vision disparaisse. Mais une voix me rappelle et me hurle « arrête de te cacher », alors je me redresse, j’attache mes cheveux en arrière, je me positionne à quatre pattes sur le matelas, j’enfonce bien mes mains dans le sol, le visage au-dessus de la bassine, et je dis “j’ai pas peur, vas y, viens”. Mon estomac commence à se tordre. Rien… je pars en convulsions, je fais des bruits horribles, à ce stade je me dis que c’est mon estomac qui va sortir. Enfin…. Je vomis. je continue mon mantra, je répète « viens, j’ai pas peur, j’ai pas peur », je suis prête pour la bataille. Je vomis. Je m’allonge sur le dos, je n’ai plus de vision mais rien n’est agréable, je ne sais pas dans quel sens me mettre. Assise, ma tête ne tient pas, allongé je souffre. Je ne suis pas la seule à vivre ce voyage dans le noir. Ma voisine sympa me demande « quand est-ce que ça s’arrête ? »…. je lui souris, j’aimerai avoir des visions agréables mais tout ce que je ressens c’est de la douleur qui vient de mes jambes, mes genoux et de partout et nulle part à la fois. Au bout d’un moment,  le chaman vient me voir et me demande si je veux prendre un deuxième verre d’ayahuasca, je dis oui car je veux vivre l’expérience à fond. Je le prends, je me réinstalle sur mon matelas et le voyage n’est pas plus agréable. Je ne me sens pas bien, je me mets en boule dans ma couverture et là mon subconscient ou autre chose dans ma tête me dit d’arrêter de me renfermer sur moi même. Je me rends compte que je vis un dilemme. Alors, je me retourne sur le dos, puis je m’assois, j’ai la tête qui chancelle de droite à gauche, je n’arrive pas à la tenir droite. Ma voisine sympas de droite s’assoit aussi, elle passe un mauvais moment mais me regarde et sourit, on se parle, on se dit tout ira bien. En vrai j’ai envie que ça s’arrête.

L’accompagnement est superbe. Plusieurs fois la femme viendra me voir pour me faire un traitement avec différentes odeurs, différents chants. Les deux organisateurs font brûler pleins de choses, qui sentent bons, de la menthe, de l’eucalyptus puis d’autres super senteurs comme l’ambre, il y a plein de fumée dans la pièce et je me rends compte qu’en fait on respire des herbes médicinales, ça fait partie du processus, j’ai l’impression d’être dans une grotte de sudation. Alors je me mets à prendre de grandes respirations pour tout absorber. Je vois pleins de choses je ne sais pas si c’est la réalité, il y a l’harmonica, le tambour, le chant. Puis la femme de l’organisateur arrête de jouer et se met à pleurer (ils prennent aussi de l’ayahuasca à chaque cérémonie), et ça me fait pleurer. J’ai l’impression de lâcher une partie de moi, le mal est passé, je suis en pleine procession de l’ensemble.

C’est une sensation étrange. Je suis en même temps présente du moment, mais dans ce moment je ne contrôle pas mes pensées qui se bousculent dans tous les sens.

Le deuxième verre n’a pas l’effet escompté, je n’ai pas de visions interstellaires. Ma voisine de gauche (crocs blancs), a du prendre au moins 4 verres d’ayahuasca, à ce stade je me demande si le breuvage est vraiment assez fort pour elle, qu’est-ce qu’elle voit, pourquoi en prendre autant ? Puis elle fait aussi des séances de rapé (tabac à priser que l’on reçoit dans les narines), elle n’arrête pas de se lever, puis s’asseoir pour vomir, c’est tout un poème. Certains participants râlent de douleur, chacun vit son voyage différemment. Avec ma voisine sympa on se tourne vers la grande baie vitrée et on fixe la lune. Tout va mieux.

La cérémonie se termine à 4 heures du matin.

Troisième cérémonie

Le lendemain notre groupe d’origine a repris ses marques. On se retrouve autour d’un petit déjeuner et on discute de notre expérience. Je remarque que la deuxième cérémonie n’a pas eu d’effet visionnaire pour la plupart d’entre nous, nous avons souffert, je ne sais pas comment expliquer cette souffrance. Quand on lit les témoignages sur l’ayahuasca, les gens rapportent qu’ils ont pu entrer en contact avec d’autres personnes, des visions très fortes, des voyages proche de la transcendance, alors que pour nous le chemin a été plus chaotique. Peut être que notre mental est plus fort et que nous n’arrivons pas à le lâcher. De mon point de vue le Bufo a été beaucoup plus puissant que mes deux dernières cérémonies d’ayahuasca.

Je vais parler rapidement de la troisième cérémonie car fondamentalement pour moi il ne s’est rien passé d’extraordinaire. L’ambiance était géniale, la musique que jouait les deux organisateurs étaient absolument divine et je me suis laissée complètement portée. Mais rien sur le plan mental ou psyché. Nous avons flotté ensemble.

L’une des participantes, pas de notre groupe initiale mais des dernières arrivées, est venue sur mon matelas pendant un moment. Elle s’est assise en face de moi et m’a fixé, elle a ensuite posée sa main sur mon sternum tout en continuant de sonder mon regard. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait, comme on avait bu de l’ayahuasca et que je ne savais pas à quel stade elle se trouvait, je n’ai pas voulu la repousser. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Alors je suis restée assise face à elle et j’ai tenu son regard pendant ce qui m’a semblé une éternité.

Vous voyez ce qui se passe dans les cercles de femmes que l’on voit un peu partout sur internet. Des femmes en robes qui entrent en communion comme au temps des Celtes ? C’était la même chose. Je pense qu’elle croyait qu’elle lisait mon âme et qu’elle m’envoyait de l’énergie….. si c’est le cas cela n’aura été qu’à sens unique car je n’ai rien senti, mais je n’ai pas voulu lui casser son trip. En soi elle ne me dérangeait pas plus que ça, mais comme je suis curieuse je voulais voir jusqu’où elle allait aller. Puis après un moment elle m’a parlée et m’a dit « tu es forte, tu es une femme forte, très forte, très puissante ». Je lui ai souri, ça m’a fait du bien d’entendre ça. Ensuite elle a essayé de me donner un « massage », genre ses mains le long des mes bras, de mes doigts etc. J’ai réussi à l’esquiver en prenant ma bouteille d’eau pour boire, et ma copine sympa de droite m’a « sauvée » en interrompant le « cercle » pour me parler. Du coup la femme est repartie sur son tapis. Avec ma voisine sympa on s’est regardé et on a ri.

Le lendemain, au moment des « adieux », et après ma deuxième prise de Bufo, elle est revenue vers moi et a retenté d’entrer en « communion » avec moi…. sauf que là j’ai interrompu son petit rituel en riant et en lui souhaitant bonne chance pour la suite.

Deuxième prise de Bufo – dernier jour

J’ai voulu refaire une séance de Bufo car ma dernière cérémonie d’ayahuasca ne m’avait pas apportée satisfaction. Je sais qu’il ne faut pas nourrir trop d’attente, mais j’en avais quand même.

Cette fois ci nous étions trois à la faire. La femme qui pour une raison inconnue veut à tout prix pénétrer mon âme, crocs blancs et moi-même.

Chacun a trouvé un bout d’herbe pour y étaler sa couverture, nous sommes assez éloignées les unes des autres.

Je fume le Bufo et comme prévu je pars directement en première classe. Le fait d’être dehors apporte à l’expérience une autre dimension. Le contact direct du soleil sur la peau, de l’herbe est sensationnel. J’ai les yeux ouverts, je vois le ciel et au-delà, un avion passe et je vois distinctement la trainée qui laisse derrière. Je manque d’air alors je respire par la bouche, et de ma bouche sortent des sons que jamais je n’ai entendu ailleurs. J’ai l’impression que mon énergie quitte mon corps par ma bouche, de ma bouche sortent toute sorte de choses, des pensées, des mémoires douloureuses, de la douleur, une partie de mon être occultée au plus profond de mes côtes, dans mes entrailles, je suis complètement aspirée non pas par le sol comme la première fois, mais vers le haut, une sorte d’élévation de mon être entier qui se dépouille complètement de tout ce qui l’empêchait d’avancer. C’est une sensation indescriptible, je ne suis pas en chute libre, je suis en ascension. Je sens mon corps se vider complètement et je m’élève. Je n’ai absolument aucune idée de ce qui s’est passé entre le moment où je me suis élevée puis le moment où la descente a commencé. Tout ce dont je me rappelle c’est que j’étais dans un espace sécuritaire.

Puis je redescends et je goûte à la terre, au sol confortable, mes mains agrippent l’herbe et quand je reviens à moi, je suis en train d’émettre une sorte de râle qui vient de loin. Cette fois ci je n’ai pas eu la sensation de mourir, mais plus celle d’avoir ouvert les vannes pour laisser sortir des morceaux qui étaient incrustées dans ma chaire même.

Je suis aux anges. J’ai la sensation d’avoir gagné 10 ans de jeunesse, mon corps est léger, souple et je le trouve même gracieux. Mon visage est hyper détendu, mon sourire a retrouvé sa largeur, mon regard est apaisé, je me sens toute neuve. C’est une sensation que je vais garder longtemps, et encore à ce jour où j’écris ces lignes, je peux la sentir en moi.

Le chaman vient vers moi tout sourire et m’explique qu’il a atteint Samadhi. On rit ensemble, pour le coup je le crois, le Bufo permet d’aller au-delà de la conscience et de voir le monde invisible, je vous assure que c’est vrai. Personnellement je n’ai pas encore atteint ce Samadhi ou Nirvana, en revanche j’ai une clarté d’esprit que je n’avais jamais expérimenté en amont de toute mon existence sur Terre.

Je reviens à moi de la manière la plus naturelle possible, je ne suis pas fatiguée, j’ai une énergie incroyable. Les deux autres participantes au Bufo vomissent et n’ont pas l’air dans leur assiette, même si elles disent que leur expérience fut incroyable. Encore une fois j’ai la conviction que ce n’est pas quelque chose que l’on peut définir ni prédire, c’est très intéressant pour moi de voir à quel point la prise de bufo peut être différente d’une personne à l’autre. Si je ne me basais que sur la mienne je recommanderai au monde entier une séance de Bufo au moins une fois dans leur vie, mais quand je vois à quel point les effets peuvent être différents d’un individu à l’autre, je me garderai bien de faire cette recommandation. Et cette pensée sera prouvée à 100% durant ma deuxième retraite que je ferai un mois plus tard.

Dans le prochain article je parlerai de l’après Ayahuasca, de ce qui s’est passé mentalement et physiquement après ces trois jours et pourquoi j’ai eu le désir de repartir pour une nouvelle retraite de trois jours.

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