Nos société ont toujours misé sur l’apparence, avant de considérer le contenu.
A l’époque de la royauté, les robes et les tenues vestimentaires étaient extravagantes de somptuosité, afin de montrer son rang social, tandis que les gueux n’avaient que leurs yeux pour pleurer.
Les femmes cachaient leurs imperfections sous la poudre, la crasse sous les parfums. Les perruques étaient courantes, tant chez les hommes que les femmes, pour cacher la misère du cheveux.
De nos jours, même si certains sont encore réticents à se laver quotidiennement, les conditions sanitaires ont évolué, et il est plus facile d’être propre car chaque appartement se doit d’avoir une salle de bains, et l’accès à l’eau courante est normalisé.
Ce qui a évolué, c’est l’accès à la chirurgie esthétique. Il y a encore 20 ans, elle était réservée à une certaine élite, de nos jours, les cliniques esthétiques fleurissent à chaque coin de rue dans les grandes villes, les dermatologues ne sont plus vraiment dermatologues, mais dermatologue esthétique. C’est tout juste si vous ne faites pas figure d’extra terrestre lorsque vous arrivez à avoir un rendez-vous pour un problème d’eczéma, ou un grain de beauté à vérifier. Certains le font car à la base c’est leur travail, mais beaucoup avec réticence car c’est moins rentable.
Vous aurez plus de facilité à obtenir un rendez-vous pour une séance de botox la veille pour le lendemain. Tandis si vous avez un problème de peau, il vous faudra attendre parfois jusqu’à trois mois. Et ce en considérant bien sûre, si ce cher dermatologue, accepte de recevoir des « nouveaux » patients.
La chirurgie esthétique n’est pas anodine. On ne sait pas ce que donneront les résultats dans 20 ans sur les jeunes filles adeptes de « baby botox », soit des petites injections ici et là, sur une peau pas encore ridée, et qui consistent à paralyser un muscle du visage.
Paralyser un muscle du visage. Ce n’est pas si anodin que ça. Cela veut dire que pendant 3 ou 4 mois un muscle ne travaillera pas. Essayer de porter un plâtre pendant 3 mois et vous verrez la différence entre le bras qui l’aura porté : il sera plus fin, que celui qui ne l’a pas porté.
On va se retrouver avec des personnes qui seront plus vieilles plus vite, car le visage, ayant le muscle paralysé, changera forcément de structure. Lorsque l’effet du botox sera atténué après quelques mois, le muscle reprendra son travail mais sera sans force, ce qui rendra la peau plus flasque. Donc vous aurez un visage certes avec moins de rides, mais aussi avec aucune tonicité.
Il y a des études qui sont sorties concernant les injections d’acide hyaluronique, qui à la base devaient être temporaires, en fait l’acide hyaluronique ne disparaitrait pas comme par par magie. Il migrerait. Comme il ne se résorbe pas, et que la plupart du temps les injections se font au niveau de la tête et du coup, cela impacterait le système lymphatique.
Ce qui est dramatique c’est que toutes ces interventions se font de plus en plus jeune.
Entre autres interventions, vous en avez des plus importantes comme le changement de taille de poitrine et l’augmentation des fesses.
J’ai le cas dans les cours de Pilates que je donne. Il y a des élèves, jeunes, qui ont fait ce que l’on appelle le Brazilian Butt Lift.
Le gros problème de ces deux interventions, est que l’on ajoute du poids à un corps et une colonne vertébrale, qui au demeurant n’était pas prête à le recevoir.
Vous rentrez à la clinique avec un Bonnet A et vous ressortez avec un Bonnet D. Pouvez-vous imaginer ce que cela donne au niveau de la colonne vertébrale, qui se retrouve soudainement à devoir porter ce nouveau poids.
Quand au BBL je dirai que c’est le pire.
Des élèves à l’apparence musclée dû au fait de cette intervention, sont en fait sans muscles et sans aucune notion de comment le corps bouge initialement.
De ce fait, les fesses étant plus protubérantes, lorsqu’elles s’allongent sur le dos, se retrouvent à cambrer le bas du dos de façon extrême.
Comme le fessier a été grossi par la chirurgie, on ne peut pas comparer cela aux fessiers des personnes qui soulèvent de la fonte, car l’ensemble de la structure travaille et à travailler pour avoir ce résultat.
On se retrouve ici avec des personnes non sportives de base, ayant une petite taille, et un fessier supérieur à ce qu’il devrait être. C’est certes « joli » sur le papier si l’on est fan de Kim Kardashian ou autre Insta girl connue, mais dans la réalité c’est un peu triste.
Ces jeunes filles se retrouvent avec des douleurs dans le dos, et une incapacité à faire certains mouvements comme une simple anté ou rétro version du bassin. Comme elles sont complètement dissociée de leur corps, c’est très difficile de leur faire comprendre un mouvement, et je me retrouve à traiter ces élèves de la même manière que je traiterai une personne de 75 ans qui viendrait pour la première fois à un cours de Pilates.
Quant à celles qui ont eu recours à la chirurgie pour avoir une plus grosse poitrine, les postures sur le ventre sont difficiles, car le sein ne s’écrase pas de la même manière qu’un sein naturel, et il y a aussi perte de force au niveau des pectoraux.
Plus la société sera intéressée par l’aspect extérieur, plus l’être humain va muter vers une espèce, où l’enveloppe corporelle ne sera pas sienne, tellement elle aura été modifiée au gré de la mode et des tendances.
Je pense que les chirurgiens devraient prendre leur responsabilité et sensibiliser cette nouvelle génération avide de beauté extérieure et vide de conscience interne, car à 40 ans on va se retrouver avec des femmes aux grosses lèvres dont l’acide hyaluronique aura migré vers les ganglions, des seins qu’il faut refaire tous les 10 ans pour éviter les fuites des prothèses et des fessiers grossis à l’hélium qui ne ressembleront plus à rien.
Cette population sera la nouvelle clientèle pour les kinés car les problèmes de dos vont s’amplifier.
De plus si le système lymphatique est impacté de par les nombreuses injections, on peut aussi « espérer » voir apparaître des cancers, ou pour certains la cécité en fonction de là où ont été faites les injections.
Toute modification physique n’est pas anodine.
Nous n’avons pas assez de recul sur le botox ni l’AY (20 ans à peine).
Faire de la chirurgie esthétique pour se sentir mieux est un leurre. Il faut prendre le problème, s’il y a problème, à la source et non pas vouloir mettre un pansement, là où ça fait mal en espérant que ça ira mieux après.